29/11/2009

Au Centre.... de l'Année Mondiale de l'Astronomie

Le Centre spatial de Cannes Mandelieu est un établissement industriel, situé dans les Alpes Maritimes, dédié à la réalisation de satellites artificiels. L’activité principale du Centre est, depuis 1960, l’industrie spatiale, après s’être impliqué à tour, depuis 1929, dans l’industrie aéronautique et l’astronautique. C’est important de mentionner que le Centre est le premier établissement industriel des Alpes Maritimes, dont le chiffre d’affaire ressort à environ 500 millions d’euro pas an, et un des premiers exportateurs de la Cote d’Azur. Il est aussi l’un des plus importants sites industriels de Thales Alenia Space, dont il abrite également le siège social. Le Centre accueil des visiteurs, clients, chefs d’état, organise des expositions et des salons, des évènements culturels, des colloques et conférences, des séances de projection en direct des lancements des satellites construits sur le site et des concerts. Dans le cadre de l’année mondiale de l’Astronomie, Thales Alenia Space a inauguré en octobre l’exposition Herschel/Planck à l'Auditorium du Spacecamp, du Centre Spatial de Cannes. Construit dans cet établissement, le satellite Plank, dont les enjeux sont colossaux pour ce début du 21ème siècle, a été lancé en mai par une fusée Ariane depuis le centre Spatial de Kourou. Plank va fournir une image de l’Univers tel qu’il était il y a 13,7 milliards d’années. Voilà le clip de présentation de l’année mondiale de l’Astronomie, 400 ans après les premières observations du ciel par Galilée. L’année de l’astronomie est une opération lancée par les Nations Unies sur l'initiative de l'Union Astronomique Internationale et de l'Unesco. Cette superbe initiative est une occasion de contempler une fois de plus la beauté et la richesse de notre univers.



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14/11/2009

Accords franco-italiens

La France et l’Italie ont une démarche commune dans le secteur spatial.

En janvier 2001 a été signé à Turin, un Accord gouvernemental relatif à une coopération dans le domaine de l'Observation de la Terre grâce à un système dual avec des satellites optiques, des satellites radar et le segment sol associé (Voir le Projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre la France et l'Italie)

En ce qui concerne le secteur des Télécommunications, en juin 2006 a été signé un accord entre les deux agences nationales relatif à une étude de faisabilité (phase A) du projet Athena-FIDUS. Il a été suivi pas une Lettre d’Intention entre les deux parties, signé en mai 2007, pour poursuivre les phases successives, afin de développer une infrastructure spatiale pour les services de télécommunication haute débit par satellite. Un tel projet a comme objectif de répondre aux besoins en moyens de télécommunication spatiales des Ministères de la Défense français et italien et des institutions civiles (sécurité, pompiers, gendarmes, etc).

Ces dernières années les rapports franco-italiens se sont consolidés considérablement, en particulier avec la signature, en février 2007, d’un Accord Intergouvernemental entre les deux pays, avec l’objectif de renforcer les liaisons pour la collaboration dans le secteur spatial. A travers cet accord, la France et l’Italie s’engagent à coordonner et harmoniser leur propres politiques et actions afin de contribuer à la mise en œuvre de la Politique Spatiale Européenne. Le présent accord est stipulé pour une durée de 10 ans et après cette date il sera reconduit chaque année.

Dans le secteur de l’Observation de l’Univers, un Protocole d’entente a été signé entre ASI et CNES en mai 2007 pour le développement de la phase A du programme Symbol X, projet national CNES pour une mission scientifique réalisé avec deux satellites volant en formation. Symbol X, opérationnel dans la période 2013-2016, offrira l’opportunité sans précédent aux communautés française et italienne d’être leader dans le domaine de l’astrophysique X et aux industries spatiales italienne et française de devenir leader dans le domaine des satellites volant en formation.

Enfin, en décembre 2007 a été perfectionné un accord de coopération spécifique pour l’échange de personnel entre les deux agences.

La coopération franco-italienne est présente aussi dans un cadre plus large de collaboration au niveau européen, qu’on analysera dans les articles qui suivent.

13/11/2009

L'industrie spatiale européenne: un secteur petit et fragmenté mais en croissance

Évolution et comparaison
La situation de l’industrie spatiale a changé pendant les dernières décennies. Les fusions et les acquisitions ont restructuré le secteur, suivant des stratégies d’intégration verticale et horizontale. Cela explique la baisse de l’emploi à partir de 1995 mais on enregistre une nouvelle augmentation en 2006, 2007 et 2008. Les quatre groupes industriels majeurs sont responsables de 70% du total de l’emploi dans l’industrie spatiale. Six pays, France, Allemagne, Italie, Angleterre, Espagne et Belgique concentre 91% de l’emploi et sont les acteurs majeurs sur le marché. Comparé à la taille des secteurs plus traditionnels, comme ceux de l’industrie des automobiles et du nucléaire, l’industrie spatiale est relativement petite. Avec environ 30 300 employées et un chiffre d’affaire d’environ 6 Milliards € en 2008, (emploi et chiffre d’affaires en hausse par rapport au 2007), le secteur spatial représente seulement 5% de toute l’industrie aérospatiale et défense. Entre 1999 et 2001 le profit de l’industrie a été plus grand que celui actuel. La seule cause du déclin du chiffre d’affaire de l’industrie est la chute de la demande mondiale pour les satellites commerciaux de télécommunications. Néanmoins, l’industrie a réussi à conserver sa part de marché. Les ventes ont augmentés en 2008 de 10% par rapport à 2007 grâce aussi à la stabilité des programmes civils gouvernementaux.
Les clients
L’industrie spatiale européenne a deux groupes de clients pour les systèmes de lanceurs et les vaisseaux spatiaux. Les premières intéressées ont toujours été les institutions : ESA et les agences spatiales nationales (CNES, ASI, DLR), organisations d’exploitation des satellites (eg. Eumetsat, satellites météorologiques) et l’armé. 60% des ventes en 2008 sont dues aux programmes spatiaux gouvernementaux. Les programmes commerciaux représentent 40% des ventes en 2008 et sont liées au développement de la télévision par satellite et autres applications vidéo.
Types de programmes
Les programmes spatiaux suivent trois grandes lignes d’activités. Les applications satellitaires sont responsables pour 3,7 Milliard € en 2008 (design, développent et construction des systèmes de télécommunication, Observation de la Terre et Navigation et Géolocalisation). La deuxième activité du secteur spatial est représenté par les programmes de lanceurs (1,26 Milliard €). Les activités scientifiques représentent moins d’1 Milliard Euro et sont strictement liées aux programmes gouvernementaux.

Le secteur spatial européen est plutôt fragmenté en Europe est assez fragile si on considère sa taille. Six pays seulement enregistrent des ventes de plus de 100 Millions Euro. Certains pays bénéficient de l’implication du gouvernement dans les activités spatiales et détiennent des larges capacités industrielles. France seule représente 40% du secteur suivi par Italie et l’Allemagne.

Source : Donnés Eurospace

12/11/2009

L’industrie spatiale et le jeu des alliances: La domination française, allemande et italienne

L’industrie spatiale européenne est un secteur stratégique de niche qui s’inscrit dans un complexe industriel plus grand de l’Aerospatiale et de la Défense dont le chiffre d’affaire est de 133 milliards d’euros. Ce chiffre représente un tiers du chiffre d’affaire de toutes les activités aérospatiales à l’échelle mondiale. C’est important de mentionner que l’industrie aérospatiale qui comprend l’espace et la défense est l’un des secteurs clé de la haute technologie de l’Union Européenne. L’industrie spatiale, dont le chiffre d’affaire est de 6 milliard d’euro, est dominé par quatre groupes industriels majeurs : EADS, Finmeccanica, Safran et Thales, qui seules génèrent 70% du chiffre d’affaire de toute l’industrie spatiale européenne.
> EADS Astrium est le principal groupe spatial européen et le troisième mondial. La Division, leader dans la fourniture de satellites, de lanceurs et de services spatiaux, est amenée à jouer un rôle phare dans les programmes spatiaux institutionnels et militaires en Europe (Ariane, Galileo)
> Thales Alenia Space est une coentreprise franco-italienne née en 2007 par l'apport à Thales des activités spatiales d'Alcatel Lucent détenues dans Alcatel Alenia Space. Thales Alenia Space est devenue en 2006 le leader mondial en termes de commandes, le premier constructeur en Europe dans le domaine des satellites et un acteur majeur dans le domaine de l'infrastructure orbitale.
> Finmeccanica est le second groupe industriel italien, le premier dans la haute technologie et un des cinq premiers dans le monde. Il est présent dans les secteurs de la défense, de l’aéronautique et de l’espace (avec sa joint venture avec Thales), parmi autres.Telespazio(Finmeccanica/Thales), un des leaders mondiaux de fournisseurs de services par satellites. La société maintient de nombreuses infrastructures terrestres, et propose toute une gamme de services à valeur ajoutée. Ses clients sont institutionnels et privés.
> Snecma est une société française du groupe Safran, spécialisée dans la fabrication de moteurs pour l'industrie aéronautique et astronautique. Elle équipe notamment des Airbus, des Boeing, ainsi que les étages principaux de la fusée Ariane.

On voit que l’industrie spatiale est fortement concentrée, du point de vue géographique – la plus part des activités se déroulent sur le territoire de seul quelques états membres – et du point de vue de la taille des entreprises – il y a peu de grandes entreprises. A part les quatre groupes majeurs, l’industrie spatiale compte aussi une cinquantaine de sociétés qui produisent de l’équipement pour les quatre holdings et une centaine d’autres sociétés, beaucoup d’entre eux étant des PMEs indépendants. L’industrie est distribuée dans toute l’Europe, les sites industriels majeurs étant en France, Allemagne et Italie. Le développement de l’industrie spatiale en Europe s’appuie sur les agences spatiales, étant beaucoup aidé du point de vue financier par des contrats de recherche et développement des agences, européenne et nationales, en particulier CNES et ESA. L’avenir de l’industrie spatiale européenne dépend d’une politique de coopération européenne. La réalité est qu’aucun pays européen ne dispose seul des ressources financières et économiques suffisantes pour mener à bien des projets ambitieux. Une autre raison pour ces alliances est représenté par la nécessité de compenser le handicape face aux homologues américains sur le marché international, un handicap que l’Europe tente de rattraper depuis 30 ans. Des dizaines d’années ont été nécessaires pour le développement des groupes industriels comparables à ceux des Etats-Unis. EADS Astrium et Thales Alenia Space détiennent les capacités industrielles et les unités commerciales les plus importants de l’Europe et on peut dire qu’ils ont atteint un niveau qui leur permet de se présenter comme un concurrent redoutable à l’industrie américaine.

11/11/2009

CNES et ASI: les competences fortes de la France et de l'Italie

France
Le CNES, Centre National d'Etudes Spatiales, est un établissement public crée en 1961, qui a pour première mission de proposer au gouvernement français une politique spatiale nationale au service de l’Europe. Cette politique a pour objet de rester leader en Europe et de garder la maitrise des systèmes spatiaux. Une fois la politique spatiale définie par le gouvernement, le CNES est chargé de la mettre en œuvre et de la coordonner, grâce au travail de ses propres équipes, mais également par le biais de partenariats industriels et scientifiques, nationaux ou internationaux. Le CNES est un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Ce statut particulier lui permet d’adopter les meilleures pratiques du monde de l’entreprise. Le CNES bénéficie d’un financement public, soumis à contrôle parlementaire, et rend régulièrement compte à son Conseil d’administration ainsi qu’aux organismes de contrôle public. Le budget du CNES était en 2007 de 1 740 millions d’euros, dont 1382 représentent des subventions d’Etat. Le CNES emploie environ 2400 salariés, tous sous contrat de travail de droit privé. Plus de la moitié sont cadres et ingénieurs. Ils se répartissent dans 4 centres : Evry (Direction des lanceurs), Kourou (base de lancement), Paris (siège et fonction d’agence), et Toulouse (systèmes orbitaux), ce dernier centre concentrant 70% de l’effectif.
Grâce au développement d’Ariane, délégué au CNES pour le compte de l’ESA, la France dispose aujourd’hui d’un savoir-faire complet unique en Europe sur les systèmes des lanceurs. Cette compétence est essentiellement concentrée à la Direction des Lanceurs, à Evry et dans l’industrie spatiale française qui assure la maitrise d’œuvre d’Ariane ainsi que la environ moitié de sa fabrication, que ce soit en termes de structure ou de moteurs.
Le Centre Spatial de Toulouse est plus spécialement compétent sur les systèmes orbitaux, c'est-à-dire les plateformes des satellites, leurs instruments et le suivi de leurs opérations, notamment pour les satellites de souveraineté. Pour les missions d’observation de la Terre, l’industrie spatiale française dispose d’une compétence reconnue dans les systèmes d’observation optique. Ses compétences dans l’ensemble des applications spatiales, et en particulier dans le domaine des télécommunications spatiales, se traduisent par l’intégration d’un très grand nombre de satellites, dans le cadre de programmes commerciaux, nationaux, européens ou en coopération internationale.

Italie
L'ASI, Agence Spatiale Italienne, née en 1988 est un organisme public national qui a le devoir de mettre en œuvre la politique spatiale italienne. ASI dépend directement du Ministère de le Recherche et utilise les fonds reçus de la part du Gouvernement pour financer le projet, le développement et la gestion opérationnelle des missions spatiales avec des objectifs scientifiques et applicatives. ASI gère les missions spatiales seule ou en collaboration avec les plus grands organismes spatiaux internationaux, en première avec l’ESA (l’Italie étant le troisième contributeur après la France et l’Allemagne), avec la NASA et les autres agences nationales. Pour la réalisation de satellites et instruments scientifiques, l’ASI stipule des contrats avec les sociétés italiennes actives dans le secteur italien. Le centre principal se trouve à Rome et les centres opérationnelles sont à Trapani, Matera (Centre de Géodésie Spatiale Giuseppe Colombo) e Malindi, Kenya (Centre Spatiale Luigi Broglio). L’ASI a actuellement 200 employées et un budget annuel d’environ 800 millions d’Euro.
L’Italie témoigne actuellement de sa volonté de développer sa compétence en matière de lanceurs, avec la maitrise d’œuvre du développement du lanceur Vega confiée à l’industrie italienne par l’Agence Spatiale Européenne. Les industriels italiens fournissent la turbopompe oxygène du moteur cryogénique d’Ariane.
L’industrie italienne est en outre active dans le domaine de l’observation de la terre à base de radars, et dispose d’une capacité de réalisation de plateformes de satellites. Après avoir contribué à divers éléments de la Station Spatiale Internationale, l’Italie manifeste un intérêt tout particulier pour les programmes d’exploration de Mars.

Les relations entre les autorités politiques et l’industrie spatiale s'entretiennent par l’intermédiaire des agences spatiales. Comme on a vu, elles ont la compétence technique nécessaire pour pouvoir proposer des programmes spatiaux aux décideurs politiques et la compétence technologique et légale pour traiter avec l’industrie spatiale. Ensemble, les agences et l’industrie constituent la catégorie productive du secteur spatial.

Source: CNES, ASI